Le premier marathon,

Le premier marathon,

Le premier marathon - Dominique Chauvelier

Dans la dernière ligne droite du marathon le speaker lance un « Que tous ceux qui terminent leur premier marathon lèvent la main ! », une ola de bras en l’air en guise de réponse, c’est vous, c’était moi jadis.

Comme pour le premier baiser, le premier amour, le premier marathon reste gravé à vie dans la mémoire. L’insouciance, l’ambiance, la souffrance et la délivrance y sont encore palpables. C’était hier pour vous et ce sera demain pour d’autres. A chacun son histoire, à tous la ligne d’arrivée. Il y a très longtemps la mienne fut assez précoce et mal perçue par le milieu athlétique très conservateur de l’époque car je n’avais que à 23 ans et les remarques fusèrent à mon égard «  trop jeune, tu vas te cramer, les longues distances sont réservées aux coureurs en fin de carrière (sic…) ! ».
Motivation supplémentaire pour le frondeur lorsque je pris le départ de mon premier marathon à Liévin, sélectif pour les Jeux olympiques de Moscou, nous sommes en 1980. La préparation de ce défi avec deux potes, dont un certain Bernard Faure, plus âgés mais aussi novices que moi sur la distance qui sera déterminante. Le pari était lancé, un stage en commun dans les Landes pour se motiver à quelques semaines de l’épreuve avec le souvenir angoissé d’aborder la première longue sortie d’une trentaine de kilomètres soit deux tours du lac de Lacanau, la peur de l’inconnu, la peur d’avoir mal… une banalité aujourd’hui.

A  cette époque le marathon n’avait pas la popularité que nous lui connaissons de nos jours et nous n’étions que 173 concurrents « fêlés » au départ. De ma plume les souvenirs ressurgissent :

Pour le look j’avais choisis des chaussures jaunes griffées bleues parce qu’elles avaient la couleur de mon maillot et fît de la pointure trop juste. A l’arrivée les orteils furent également de couleur bleue. Souvenir de se trouver bien calé dans un deuxième peloton derrière les meilleurs qui visaient la sélection olympique, de m’y sentir facile avec les « anciens » (les trentenaires) se chargeant de calmer mes ardeurs « …reste derrière, petit, c’est encore long ». Obtempérant à contrecœur, le conseil s’avérait cependant judicieux et je doublerais mes deux copains d’entraînement dans les derniers kilomètres pour me classer à une septième place inespérée dans un temps prometteur de 2 heures 17 minutes. Je me vois assis sur le trottoir, enlevant péniblement mes chaussures, les orteils meurtris (ce fut la seule fois) et repartir pieds nus dans l’alfa Roméo rouge de mon président de club.
Ces sensations de douleurs, de joie et ces couleurs sont encore présentes. J’étais un jeune marathonien heureux, le haut niveau s’offrait à moi et l’histoire de ma vie d’homme démarrait sans que je ne le sache encore !

Ça c’était avant ! 35 ans plus tard et une centaine de marathons au compteur, je vous confirme que l’âge du débutant a peu d’importance, que le partage de cette aventure à plusieurs est un sacré booster, que vous démarrez votre cure antivieillissement  et que les couleurs flashy sont du plus effet sur vous… Bref le marathon est une véritable découverte de soi-même et un fabuleux trait d’union entre des hommes, des belles histoires d’amitié y sont nées et son score est devenu très accessoire… soyez un finisher souriant d’avoir réalisé son défi !

Le premier marathon,

Le premier marathon - Dominique Chauvelier

Dans la dernière ligne droite du marathon le speaker lance un « Que tous ceux qui terminent leur premier marathon lèvent la main ! », une ola de bras en l’air en guise de réponse, c’est vous, c’était moi jadis.

Comme pour le premier baiser, le premier amour, le premier marathon reste gravé à vie dans la mémoire. L’insouciance, l’ambiance, la souffrance et la délivrance y sont encore palpables. C’était hier pour vous et ce sera demain pour d’autres. A chacun son histoire, à tous la ligne d’arrivée. Il y a très longtemps la mienne fut assez précoce et mal perçue par le milieu athlétique très conservateur de l’époque car je n’avais que à 23 ans et les remarques fusèrent à mon égard «  trop jeune, tu vas te cramer, les longues distances sont réservées aux coureurs en fin de carrière (sic…) ! ».
Motivation supplémentaire pour le frondeur lorsque je pris le départ de mon premier marathon à Liévin, sélectif pour les Jeux olympiques de Moscou, nous sommes en 1980. La préparation de ce défi avec deux potes, dont un certain Bernard Faure, plus âgés mais aussi novices que moi sur la distance qui sera déterminante. Le pari était lancé, un stage en commun dans les Landes pour se motiver à quelques semaines de l’épreuve avec le souvenir angoissé d’aborder la première longue sortie d’une trentaine de kilomètres soit deux tours du lac de Lacanau, la peur de l’inconnu, la peur d’avoir mal… une banalité aujourd’hui.

A  cette époque le marathon n’avait pas la popularité que nous lui connaissons de nos jours et nous n’étions que 173 concurrents « fêlés » au départ. De ma plume les souvenirs ressurgissent :

Pour le look j’avais choisis des chaussures jaunes griffées bleues parce qu’elles avaient la couleur de mon maillot et fît de la pointure trop juste. A l’arrivée les orteils furent également de couleur bleue. Souvenir de se trouver bien calé dans un deuxième peloton derrière les meilleurs qui visaient la sélection olympique, de m’y sentir facile avec les « anciens » (les trentenaires) se chargeant de calmer mes ardeurs « …reste derrière, petit, c’est encore long ». Obtempérant à contrecœur, le conseil s’avérait cependant judicieux et je doublerais mes deux copains d’entraînement dans les derniers kilomètres pour me classer à une septième place inespérée dans un temps prometteur de 2 heures 17 minutes. Je me vois assis sur le trottoir, enlevant péniblement mes chaussures, les orteils meurtris (ce fut la seule fois) et repartir pieds nus dans l’alfa Roméo rouge de mon président de club.
Ces sensations de douleurs, de joie et ces couleurs sont encore présentes. J’étais un jeune marathonien heureux, le haut niveau s’offrait à moi et l’histoire de ma vie d’homme démarrait sans que je ne le sache encore !

Ça c’était avant ! 35 ans plus tard et une centaine de marathons au compteur, je vous confirme que l’âge du débutant a peu d’importance, que le partage de cette aventure à plusieurs est un sacré booster, que vous démarrez votre cure antivieillissement  et que les couleurs flashy sont du plus effet sur vous… Bref le marathon est une véritable découverte de soi-même et un fabuleux trait d’union entre des hommes, des belles histoires d’amitié y sont nées et son score est devenu très accessoire… soyez un finisher souriant d’avoir réalisé son défi !